Paul Jorion, docteur en Sciences Sociales et anthropologue a exposé sa vision de la crise des subprimes à l’Ecole Normale Supèrieure samedi soir dernier.

Dans “Vers la crise du capitalisme américain” publié début 2007, Paul jorion, visionnaire, décrit parfaitement la crise des subprimes que nous vivons actuellement.
Afin de poursuivre le débat, ce dernier a donc exposé sa vision de la crise, à savoir qu’elle conduira à un effondrement du système financier, tel qu’il est conçu aujourd’hui. Sa solution  va vers une réflexion globale, incluant tous les partenaires afin de mettre en place une sorte de “Constitution” comme cela s’est produit par le passé dans le domaine politique, par l’avènement de la démocratie.

Même si je ne partage pas dans sa globalité la vision de Paul Jorion, on ne peut que féliciter la réfléxion d’un homme qui a vu avant tout le monde la crise que nous traversons actuellement.
Sonnera t-elle le glas d’une époque? Je n’en suis pas si sur.

Je pense qu’elle pointe avant tout la meconnaissance et la légereté des êtres humains, dans des domaines aussi important que la finance.

Légèrete de l’emprunteur subprime, qui ne lit pas ou ne cherche pas à comprendre les spécificités de son contrat de prêt. A savoir la période de “teaser rate” (taux d’appel) et le futur “reset” (augmentation du taux) qui dans bien des cas lui sera fatal.
Légèreté de l’acheteur final de tranche mezzanine ou senior de ces prêts titrisés, ces fameux MBS.
Non! Ce ne sont pas seulement des prêts hypothécaires américains. Ils ont leurs spécificités, leurs caractéristiques.
Quel gérant connaissait réellement la signification du mot subprime avant février 2007? Et quid des “Alt-A” et “IOs” ?

Le problème à mon sens est réellement là.
L’ingénierie financière est telle, que les gérants ne prennent pas forcément le temps de comprendre réellement les sous-jacents des produits qu’ils achètent, se bornant dans bien des cas à la seule lecture des commentaires des agences de rating.
Une autre question se pose alors: n’accorde t-on pas aux notation des agences de rating une importance trop grande dans le système financier actuelle?

Un autre débat s’ouvre !